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mercredi 24 septembre 2014

Traduction S4 (11) – Typographie du français

Les principes généraux énoncés ci-dessous sont évidemment surtout valables pour un texte saisi sur ordinateur, mais certains sont applicables aussi aux copies manuscrites. Ils vous seront donc encore plus utiles en S6, pour votre TFE. Vous en trouverez le détail sur une page Web distincte, qui aborde aussi le cas de l’italique, de la capitalisation et du trait d’union.

1. Rejet à la ligne
Il ne faut pas que soient rejetés à la ligne, notamment :
  • la ponctuation séparée du mot précédent par un espace (sauf tirets) ;
  • un élément d’un tout indissociable, par exemple a priori et les unités de mesure (37,5 °C, par exemple).
  • A la main, si vous ne connaissez pas les règles de césure du français, ne la pratiquez pas.
On évite les retours à la ligne grâce à l’espace insécable. Plus de détails ici.

2. Marges
Certains disent que, pour une lettre par exemple, la largeur des marges est proportionnelle au degré de respect accordé au lecteur. Comme vous ne voudriez pas que votre correcteur vous trouve irrévérencieux/se et aussi tout simplement afin de lui ménager de la place pour ses annotations, laissez-lui des marges confortables. Sous traitement de textes, un nouveau fichier s’ouvre avec des marges standards et vous n’avez pas vraiment de raisons d’y toucher.

3. Taille des caractères et police
A la main comme sous traitement de textes, évitez aussi bien les caractères trop petits que trop grands.
Pour la police, évitez les fontes « exotiques », mais, sauf en cas de consigne contraire, libre à vous de choisir une police sérif (Times, par exemple) ou sans sérif (Arial, par exemple).

4. Ponctuation : le cas de la virgule
Sont encadrés de part et d’autres d’une virgule tous les segments qui, si on les supprimait, n’en laisseraient pas moins une phrase syntaxique, autrement dit qui aurait un sens — sachant que la seconde virgule peut être en l’espèce un point, un deux-points, un point-virgule, etc. L’exemple le plus net est celui de l’incise : « Mais, madame, dit l’infirmière, de quelle façon vous êtes-vous si gravement blessée ? », mais aussi « Leurs patients, et elles en avaient beaucoup, étaient tous endormis. ».
Pour le cas particulier de la virgule qui doivent ou non encadrer une proposition relative, voir ici.

5. Majuscules accentuées
A la main, il n’est pas d’usage, en France, d’accentuer les majuscules et, comme il était difficile aussi de le faire sur machine à écrire, cette accentuation était réservée à l’imprimerie. Avec l’avènement du traitement de textes, on n’a cependant plus d’excuses de ne pas accentuer les capitales.
En pratique, néanmoins, on ne le fait pas dans les courriers et les courriels ni, plus généralement, dans les supports de communication courante, y compris sur le Net. En revanche, cette accentuation paraît obligatoire :
  • dans un TFE S6 et, dans une moindre mesure, pour une traduction S4 ;
  • pour les mots ou segments plus longs tout en capitales, afin d’en faciliter la lecture et d’éviter les confusions. (Un panneau indiquant « SALLE DE CONGRES » invite-t-il à acheter du poisson ?)

A noter qu’il est possible de n’accentuer que certaines lettres (É, È…), mais je le déconseille et mieux vaut appliquer la règle du tout ou rien.
Pour rester au chapitre des capitales, il est obligatoire d’utiliser, le cas échéant, l’e dans l’o majuscule (Œ) ainsi que le c cédille majuscule (Ç) : ainsi, notre langue est le FRANÇAIS et non pas le FRANCAIS.

6. Trucs est astuces
  • Afin de voir ce que vous faites, paramétrez votre traitement de textes pour qu’il affiche tous les « caractères non imprimables » (dans les Préférences d’affichage de MS Word pour certaines versions de ce logiciels, par exemple). Il s’agit des espaces, des tabulations et des marques de paragraphe ainsi que, le cas échéant, des traits d’union insécables ou conditionnels.
  • Avec un traitement de textes, on peut désormais utiliser les guillemets français (« ») et l’apostrophe (’) typographiques (par opposition à " et ') et il faut absolument le faire. Heureusement, MS Word s’en charge tout seul — et ajoute les espaces insécables là où il faut pour les guillemets. Il suffit de le paramétrer pour le faire (Format > Insertion automatique dans certaines versions).
  • Avec la fonction MS Word de changement de la casse, pour capitaliser tout un mot, une locution ou une phrase en conservant l’accentuation, il faut au préalable modifier le paramètre de langue de « Français » à « Français (Canada) ». Microsoft a en effet décidé tout seul que les capitales n’étaient pas accentuées en France, mais qu’elles l’étaient au Québec. (Il est vrai que les Québécois insistent beaucoup là-dessus.)
  • Surtout sous Windows (par opposition à Mac OS), certains caractères ne sont pas sur le clavier, dont les capitales accentuées. On y a certes accès via le menu des Caractères spéciaux, mais, quand on les emploie beaucoup, il peut être intéressant de pouvoir les saisir au clavier. Or tous les caractères ASCII peuvent se taper en maintenant enfoncée la touche ALT et en tapant trois chiffres. Vous trouverez une table de correspondance ici


7. Référence
Si la typographie vous intéresse ou bien si, plus simplement, vous souhaitez éviter les erreurs dans ce domaine, la référence la plus connue (code typographique) et celle qui fait autorité est le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale.

samedi 20 septembre 2014

Traduction S4 (10) – Syntaxe du français

Les problèmes de syntaxe représentent l’écueil le plus difficile à éviter, et ce au prix de beaucoup de pratique et d’une excellente « oreille » de la langue, autrement dit la capacité à discerner si une phrase n’est pas composée dans la bonne tonalité ou si elle comporte des fausses notes.

1. Niveau de langue
Très souvent — sauf pour les dialogues, par exemple, mais ce cas ne vous concerne a priori pas —, le français s’écrit à un niveau de langue supérieur à celui de l’anglais : syntaxe plus complexe, tournures plus « littéraires », termes plus abstraits. Vous devez donc ne pas hésiter à relever le niveau de langue lors du passage au français, faute de quoi votre traduction aura l’air enfantine, surtout si le texte exprime des idées plutôt que des faits.
En particulier, on n’utilisera qu’à très petites dose les verbes être, avoir, dire et faire, trop banaux en français.

2. Répétitions
Contrairement à l’anglais, le français ne supporte pas les répétitions, et ce jusque dans la syntaxe, car elles sont réputées dénoter un manque de culture voire d’instruction. Voici quelques remèdes :
  • Utilisation effective des pronoms (il, elle, bien sûr, mais aussi celle-ci, ce dernier, etc.)
  • Synonymes. Si vous cherchez la traduction d’un terme anglais dans un dictionnaire, profitez-en pour noter les synonymes français qu’il indique et, le cas échéant, n’hésitez pas à vous en servir.
  • Eviter le parallélisme syntaxique. Il s’agit, par exemple, de faire varier la place des compléments dans une proposition, ce qui est d’ailleurs plus facile en français qu’en anglais, et ne pas hésiter, selon le cas, à placer en début de phrase, pour le mettre en relief, un complément qui ne l’est pas en anglais.
  • A l’inverse, les textes auxquels vous serez confrontés comportent de par leur nature même des termes techniques qui n’ont pas de synonymes et qu’on ne peut donc parfois pas éviter de répéter, ne serait-ce que parce qu’un synonyme paraîtrait ridicule.


3. A éviter aussi (en vrac)
Bien qu’elles ne soient pas absolument proscrites, les tournures suivantes sont, autant que faire se peut, à éviter en français — alors qu’elle sont justement mieux acceptées voire largement plus utilisées en anglais :
  • Participes présents et gérondifs. Ils sont jugés lourds en français. On leur préférera une forme conjuguée », surtout en début de phrase. Exemple : « Ayant chanté tout l’été…» → « La cigale, qui avait chanté tout l’été…»
  • Passifs. Eux aussi sont jugés lourds en français. Si possible on passera à la voie active. Exemple : 1) « Ils ont été examinés par le médecin » → « Le médecin les a examinés » ; 2) « Ils ont été examinés » → « On les a examinés ».
  • Conjonction de coordination mais en début de phrase.
  • Certains nombres en chiffres. Exemples : « En ce moment, j’ai la charge de quatre patients », mais « Cet hôpital compte trois mille lits » aussi bien que « « Cet hôpital compte 3 000 lits » (dans le second cas, s’il y a d’autres statistiques, par exemple).
  • Ruptures de construction. Exemples fautifs : « Après avoir déjeuné, le téléphone sonna », « Epuisés par cette longue journée, le bateau nous ramène au port », « Jean est pauvre et dans un petit bois ».


3. « Chevilles »
Les « chevilles » sont toute une série de mots ou de locutions qui permettent d’articuler un texte et d’expliciter sa logique interne, pour exprimer par exemple la conséquence (donc), l’opposition (néanmoins, cependant, pourtant, en revanche, etc.), un balancement (d’une part… d’autre part), une confirmation (en effet) ou une explicitation (autrement, c’est-à-dire). On les appelle aussi « marqueurs discursifs » ou « de structuration », « adverbes connecteurs », « particules discursives ou énonciatives », « ponctuants », « charnières » ou encore « petits mots ». 
Il s’agit des liens logiques que relient entre elles les idées développées. Or ces liens sont la plupart du temps absents en anglais, mais quasiment obligatoires en français : Descartes était français, pas anglais et, de par l’accent mis sur la logique dans l’enseignement en France, au travers, par exemple, des mathématiques comme du plan imposé pour l’exercice de la dissertation (introduction, thèse / antithèse / synthèse, conclusion), il nous est sinon pénible de lire un texte où ces chevilles sont absentes, du moins cette lecture nous paraît plus aisée lorsqu’ils sont présents.
Par conséquent — tiens, en voilà une, de cheville ! —, il est indispensable de les rétablir dans une traduction, ce qui suppose, évidemment, de comprendre la logique du texte et qui n’est pas sans rappeler le compte rendu S5.

 
4. Manipulations
En traduction, la manipulation des phrases est non seulement souhaitable mais vitale, qu’il s’agisse d’employer les indispensables procédés de traduction oblique déjà abordés ou d’éviter le parallélisme syntaxique (cf. point 2 supra). Elle est heureusement facilitée par une plus grande souplesse de la syntaxe du français par rapport à l’anglais, qui se traduit dans cette langue par une structure de phrases largement plus linéaire.
En l’occurrence, « all is fair in love and translation » : sont admises toutes les « manipulations » quelles qu’elles soient, qui, sans pour autant trahir le texte source, permettent de parvenir à un résultat plus proche du mode naturel d’expression en français.


5. Exercices
Je vous suggère, sur une page Web distincte, toute une série d’exercices pour éviter les erreurs de syntaxe, mais aussi pour vous entraîner à manipuler des phrases.
Un bon moyen de s’entraîner à la traduction, comme je l’ai déjà dit, consiste aussi à corriger des textes écrits ou traduits par d’autres, ce que vous propose également cette page.