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dimanche 19 octobre 2014

Abstract S6 (2) – En pratique (suite)

Ce billet est la suite directe du précédent.

5. « Faut-il traduire en anglais mon abstract français ? »
Je vous conseille de ne pas adopter cette approche : vous n’êtes pas traducteur/trice et cela risque fortement de se sentir. Je vous enjoins, au contraire, à garder en tête les idées correspondantes et à rédiger directement votre abstract en anglais, sans passer par le français, particulièrement pour le titre. Cette méthode vous permettra :
  • d’avoir les coudées plus franches et d’utiliser des outils que vous possédez effectivement ;
  • de privilégier la simplicité, toujours payante ;
  • d’éviter des tournures qui, traduites du français, sembleraient pompeuses, prétentieuses ou peu usitées en anglais ;
  • de repérer les éventuelles erreurs de logique que pourrait comporter votre abstract en français (voir exemple à paraître) ;
  • de substituer plus facilement à des notions franco-françaises qui ont valeur de mots-clés des concepts plus familiers des anglophones (voir partie 8 sur les mots-clés).


6. « D’accord, mais comment savoir si ça se dit en anglais ? »
Pour vérifier qu’une construction existe bel et bien en anglais, il suffit de la taper dans un moteur de recherche, encadrée de guillemets. Google, par exemple, indexe tellement de contenus que, si elle est attestée, elle apparaîtra nécessairement dans les résultats ; dans le cas contraire, vous aurez aussi votre réponse.
Ainsi, quelqu’un me soutenait que l’adjectif <shorten> existait en anglais, voulant prétendument dire « abrégé(e) », par exemple dans la phrase « An abstract is a shorten version of a research paper ». Comme je ne trouvais cette acception dans aucun dictionnaire, j’ai cherché "shorten version" dans Google Search, guillemets inclus. Je me suis alors aperçu que l’expression était effectivement attestée, mais qu’elle figurait dans le titre d’un ouvrage épuisé sur Amazon (comme les vendeurs Amazon saisissent eux-mêmes les titres des ouvrages qu’ils vendent, ce n’est pas du tout une garantie) ainsi que sur de rares forums, mais sur aucune page Web « sérieuse ». J’en ai conclu que l’adjectif <shorten>, comme je le pensais, n’existe pas, mais qu’un petit nombre de gens croient qu’il a droit de cité. Il faut bien évidemment écrire shortened.
N'oubliez pas non plus de paramétrer la langue de votre traitement de texte sur Anglais (britannique ou américain, au choix), ce qui vous permettra d'éviter certaines fautes pour pas cher. Si votre abstract anglais est dans le même document que sa version française, vous pouvez n'effectuer ce paramétrage que pour le ou les paragraphes concernés. 

7. « Le correcteur a mis plein de rouge sur mon abstract en français, pourquoi ? »
Même si votre abstract, en anglais comme en français, d’ailleurs, devrait dans l’absolu pouvoir se suffire à lui même (standalone, self-contained), en pratique, votre correcteur a a priori besoin de pouvoir se référer à la version française au cas où il ne comprendrait pas tout ou partie de l’anglais.
Alors, si cela vous est demandé, par pitié, quelle que soit la qualité de votre anglais (sauf si vous êtes anglophone, évidemment, mais dans ce cas vous n’avez pas besoin de ce blog), vérifiez que votre abstract en français ne comporte aucune faute ! Pour ce faire, aidez-vous par exemple des billets que j’ai consacré à l’orthographe et à la grammaire, à la syntaxe ainsi qu’à la typographie du français.
Le correcteur qui a raturé votre abstract en français vous rend service par pure bonté d’âme.

8. Et les mots-clés ?
  • D’abord, en français, intitulez cette rubrique « Mots-clés » de préférence à toute autre graphie (mots-clefs, mots clefs, mots clés, mots clé, la première étant vieillotte et les trois autres fausses).
  • Ensuite, les mots-clés sont censés se trouver aussi dans l’abstract, avec peut-être une tolérance d'un seul qui n'y figurerait pas.
  • Les mots du titres ne doivent pas figurer dans les mots-clés.
  • Encore plus que pour l’abstract en lui-même, les mots-clés ne doivent pas être une traduction du français, tout simplement parce qu’ils représentent la plupart du temps des concepts et que ces derniers se traduisent souvent mal. Il faut au contraire trouver le ou les concepts prévalents en anglais pour le contexte de votre mémoire. En l’occurrence, je vous conseille d’établir avant toute chose la liste des concepts en anglais auquel votre TFE fait appel, avant de rédiger l’abstract correspondant. Par voie de conséquence, il se peut que vous n’obteniez pas le même nombre de mots-clés en anglais qu’en français et cela n’aura rien d’inquiétant, au contraire : cela prouvera que vous avez réfléchi.
  • Pour choisir vos mots-clés, pensez à ce que les internautes seraient susceptibles de saisir dans un moteur de recherche.
  • Ne capitalisez aucune de vos mots-clés sauf s’il s’agit d’un nom propre.
  • Etant donné le mode de fonctionnement des moteurs de recherche, si vous hésitez entre le singulier et le pluriel, optez plutôt pour le singulier.


8. Quelques mots de vocabulaire
Vous aurez sans doute besoin de vous référer à votre mémoire lui-même. Vous pouvez l’appeler research paper ou term paper. N’hésitez pas à parler de « my research… » (shows, proves, highlights that, etc.)
Les mots-clés sont des keywords.

Références Web

samedi 18 octobre 2014

Abstract S6 (1) – En pratique

Je ne m’étendrai pas outre mesure sur la méthodologie à appliquer pour l’abstract, parce qu’on vous l’aura certainement expliquée en cours et qu’on la retrouve par exemple dans un manuel d’anglais IFSI dont j’ai déjà parlé (cf. point 3). Je vais en revanche tenter de répondre à des questions pratiques.



1. Pourquoi un « abstract » s’appelle comme ça ?
Sachant que le mot anglais abstract (adjectif) veut aussi et surtout dire « abstrait », comment se fait-il que le substantif signifie également « résumé », « synthèse » voire « abrégé » ? Eh bien, il ne faut pas oublier que le verbe to abstract, outre son sens d’« abstraire » en philosophie, signifie également « extraire ». Or, quand on extrait une partie d’un tout, il s’agit souvent de sa quintessence : « [An abstract is] something that concentrates in itself the qualities of larger item, or multiple items [e.g. the] concentrated essence of a product » (Wiktionary).
Certaines publications de langue anglaise les appellent aussi précis (en français dans le texte) ou synopsis.

2. Un abstract, à quoi ça sert ?
Dans tous les domaines, les gens ont de moins en moins de temps pour prendre connaissance de la masse d’informations qu’ils reçoivent ou qui peut les intéresser. C’est pourquoi, il est utile de disposer du résumé d’un document avant de s’engager dans la lecture du texte en lui-même. Il peut s’agir, en particulier, du synopsis (FR et EN) d’un roman, d’un film ou d’une pièce de théâtre, de l’executive summary (EN) dans le monde des affaires (résumé d’une réponse à un appel d’offre, par exemple) ou de l’abstract d’un article scientifique.
Techniquement parlant, l’abstract et ses mots-clés favorisent aussi une indexation par les moteurs de recherche.

3. Un abstract, en quoi ça consiste ?
Dans le cas particulier de votre travail de fin d’études (TFE), votre abstract doit le présenter en à peu près 200 mots au plus :
  1. l’objectif et l’intérêt de votre recherche. C’est le point de départ de votre recherche, la question à laquelle vous souhaitez répondre et l’intérêt qu’elle suscite.
  2. la problématique ou l’hypothèse de recherche. Il s’agit d’une hypothèse n’ayant pas été vérifiée qui permettrait de répondre à la question posée.
  3. la méthode utilisée pour vérifier l’hypothèse de recherche (entretiens, questionnaires, observations, etc.)
  4. les résultats obtenus.
  5. la conclusion et les implications éventuelles. 


4. « Et si je suis nul·le en anglais ? »
Autrement dit, ne nous voilons pas la face : faut-il céder à la tentation de Google Translate ? J’ai déjà répondu à cette question dans un billet sur la Traduction S4.
En résumé, je dirais qu’il est tout à fait possible de faire appel à un traducteur automatique en ligne, mais seulement pour vous mâcher le travail et à condition d’impérativement réviser (corriger, améliorer) la traduction ainsi obtenue.
A défaut, au pire votre abstract sera écrit en charabia (gibberish) et, au mieux, votre correcteur s’apercevra que ce n’est pas vous qui avez fait le travail.

La suite au prochain billet…

mercredi 17 septembre 2014

Traduction S4 (9) – Orthographe et grammaire du français

Je l’ai déjà dit, la version est avant tout un exercice sur le français. Il s’agit essentiellement d’un travail sur la forme. J’ai donc jugé qu’il n’était pas inutile de vous donner quelques règles et principes de rédaction dans notre langue. Ceux-ci vous serviront également en S6, pour votre travail de fin d’études (TFE).
Pourquoi ? Chaque faute d’orthographe ou de grammaire, chaque répétition, chaque phrase ou partie de phrase bancale voire chaque erreur de typographie risque d’arrêter l’œil du correcteur et donc de l’agacer, quand bien même votre traduction prouverait que vous avez compris le texte. A l’inverse, une prose fluide, exempte de défauts dans sa forme, qui se lit sans anicroches, a toutes les chances de dissimuler les défauts qu’elle comporterait par ailleurs : plus l’œil du correcteur va s’arrêter sur la forme, plus il aura d’occasions de remarquer les défauts de fond.
Bien entendu, soigner votre orthographe ne se limite pas à vos études.

Voici les fautes qui ont toutes les chances d’agacer le plus le correcteur :
  • Accords. Vous l’avez appris, vous le savez, les adjectifs s’accordent en genre et en nombre avec les substantifs dont ils dépendent et les verbes sont à conjuguer au pluriel quand le sujet l’est aussi. Honnêtement, est-ce plus compliqué que de faire une piqûre ?
  • Participes passés. Les modalités d’accord du participe passé après les auxiliaires être et avoir représentent l’une des difficultés les plus épineuses du français. Elles ne sont pourtant pas hors de votre portée, et un accord de ce type vous vaudra sans doute, s’il est juste, la bienveillance du correcteur. A contrario, le correcteur pourrait interpréter les erreurs de ce type comme votre incapacité à apprendre une procédure (ici, une règle de grammaire à appliquer) et à la mettre en œuvre, ce qui est, vous l’avouerez, gênant pour un·e futur·e infirmier/ère.
  • Accents. Vous le savez sans doute, une erreur sur les couple [a, à] et [ou, où] est considérée comme une erreur de grammaire, donc comme une faute grave. Pour l’accentuation des e (aigus ou graves : é vs. è), si vous hésitez, évitez de tricher avec un ē (avec macron) : ça se voit. Les fautes d’accentuation qui vous seront le plus facilement pardonnées sont celles qui font intervenir l’accent circonflexe.

Fautes en vrac
Du général au particulier pour ce qu’il ne faut pas faire, Le Parisien a établi « Le top 10 des fautes de français » et un bloggeur a recensé « les 77 fautes d'orthographe les plus courantes dans les CV et les lettres de motivation ». Si vous appréciez ce genre de florilèges, je vous conseille aussi les pages « Quelques fautes de français fréquentes » et « Quelques fautes courantes de français ».

Révisions
Je vous propose des ressources pour réviser l’orthographe et la grammaire du français, en particulier l’accord du participe passé.

Correcteurs orthographiques et grammaticaux
A lire aussi : « Méfiez-vous des correcteurs d’orthographe » (article du Parisien).
La plupart du temps, j’imagine, vous devrez rédiger votre traduction à la main lors de l’épreuve — ce qui n’est pas très judicieux puisque vous écrirez essentiellement sur ordinateur durant vos stages et un fois en poste. Au cas où ce ne serait pas le cas ainsi que pour vos éventuels exercices chez vous, n’oubliez pas de faire usage du correcteur orthographique et grammatical de votre traitement de textes, en le paramétrant pour qu’il repère les (éventuelles) erreurs au fur et à mesure de la frappe.
La correction automatique a notamment l’avantage de modifier sans intervention de votre part oe en œ (e dans l’o), comme dans cœur, manœuvre, etc. Cette ligature particulière au français, dans sa version minuscule comme majuscule (Œ), doit toujours s’écrire sous la forme d’un seul et même caractère.   
Attention cependant aux corrections automatiques non sollicitées : si l’on peut apprécier qu’un correcteur change de lui-même une minuscule en capitale en début de phrase, on se méfiera néanmoins des corrections automatiques sauvages, effectuée sans prévenir, car on risque vraiment de ne pas les voir. (Le correcteur de MS Word aime bien faire cette plaisanterie de temps à autres.)
 
Si cet outil est effectivement un life-saver, n’oubliez cependant pas qu’il ne dispense aucunement de connaître l’orthographe et, surtout, la grammaire : il ne faut considérer les corrections qu’il vous propose que comme des propositions, le cas échéant à rejeter. Pensez aussi qu’en grammaire, particulièrement, il est loin de tout voir. Ce qui nous amène au point suivant :
 

Relecture
Que votre traduction finalisée soit manuscrite ou « tapuscrite », il faut absolument la relire au moins deux fois : une fois pour l’orthographe et grammaire ; une seconde fois pour le sens et la syntaxe.
De plus, si vous travaillez sur ordinateur, il faut impérativement faire au moins une relecture sur impression papier, car on voit beaucoup moins les défauts d’un texte sur écran.