jeudi 31 juillet 2014

Infographies (2) – Les spécialisations en soins infirmiers

Pour ceux ou celles qui ne les connaîtraient pas, les « infographies » ou « graphismes d’informations » (infographics en anglais) sont des représentations visuelles épurées, souvent sous forme de graphiques, d’informations complexes (données, connaissances, etc.), censées permettre d’appréhender celles-ci rapidement.
Ce billet est le deuxième d’une série axée sur des infographies liées aux infirmiers/ières ou à la santé. Pour celle d’aujourd’hui, j’ai retranscrit une partie du texte sous l’image.
L’infographie d’aujourd’hui porte sur les spécialisations en soins infirmiers aux Etats-Unis et présente les plus prisées parmi la vingtaine qui existent. Inutile, évidemment, de lire les certifications requises pour chacune.
La transcription ainsi que des explications sur le vocabulaire figurent sur une page distincte : je ne voulais pas que ce billet soit trop long.


Le texte n'est pas très lisible sur Blogspot. Vous obtiendrez une version plus lisible en cliquant sur l'infographie dans le billet, puis une seconde fois dans la fenêtre qui s'affiche alors.

dimanche 27 juillet 2014

L’immersion en restant chez soi (3b) – Séries médicales (2)

The Night Shift (TV.com et IMDb)
Dernière-née des séries médicales, The Night Shift  réunit Brendan Fehr (Roswell), Freddy Rodriguez (Six Feet Under), Eoin Macken (Merlin) et Scott Wolf (Perception). Comme son titre l’indique, elle suit les tribulations professionnelles et personnelles d’une équipe de nuit au service des urgences d’un hôpital de San Antonio (Texas) dont une partie des membres masculins est issue de l’armée et revient d’Afghanistan. La première saison vient de s’achever.
Son originalité ne réside évidemment pas dans l’inévitable triangle amoureux qu’elle comporte, ni dans les évocations d’une guerre géographiquement lointaine mais psychologiquement prégnante (on a vu et revu ça à la télé et au cinéma américains depuis la guerre du Vietnam), mais dans de nombreuses scènes d’action, y compris dans l’hôpital (prise d’otages, par exemple).
L’évocation de cette guerre où l’Amérique s’enlise et qui revient dans les séries U.S. comme un lancinant leitmotiv s’effectue via les habituels flashbacks et le syndrome de stress post-traumatique (posttraumatic stress disorder, PTSD) dont souffre le personnage principal (joué par Eoin Macken). Heureusement, ces retours en arrière ne sont pas ceux d’Arrow (qui m’ont dégoûté à tout jamais de ce procédé narratif — comme des perruques, d’ailleurs) et ne nuisent pas au rythme de la série.
A noter l’appellation familière de l’équipe de nuit en anglais U.S. : the graveyard shift (graveyard = cimetière).

Perception (TV.com et IMDb)
Perception n’est pas une série médicale, mais aborde, au travers de son personnage principal (Eric McCormack, le Will de l’excellente sitcom Will & Grace, que je ne saurais trop vous recommander), la schizophrénie paranoïde (paranoid schizophrenia en anglais). Au travers de ses hallucinations, son affection donne à cet excentrique professeur en neurosciences des insights sur la psychologie des protagonistes dans les affaires qu’il résout pour le FBI, dont il est consultant.
Ce n’est pas la première fois que la télévision américaine nous propose un personnage principal souffrant de troubles psychiatriques graves (le TDI dans l’excellent United States of Tara, par exemple), mais l’originalité de celle-ci réside dans le fait que son affection, bien que constituant un handicap — mais aussi des connaissances dans le fonctionnement du cerveau —, lui offre une perspicacité hors du commun.
Je vous conseille cette série tout spécialement si vous vous destinez à une carrière dans les services psychiatriques, mais aussi si vous êtes intéressée par les neurosciences. La deuxième saison est en cours de diffusion aux Etats-Unis.


NB1. Ces deux séries ne sont pas diffusées en France pour l’instant.
NB2. Mon premier billet sur les séries médicales se trouve ici.

samedi 26 juillet 2014

L’immersion en restant chez soi (3b) – Séries médicales (1)


Comme promis, voici quelques suggestions de séries télé, en commençant par les séries médicales.
Evidemment, elles arrivent en premier dans la liste, puisqu’elles vous intéressent au premier chef, en particulier pour préparer vos évaluations d’anglais. (A moins, bien évidemment, que vous n’ayez envie de sortir un peu de l’univers médical où vous passez déjà vos journées.) Les boutons sous chaque paragraphe vous mèneront sur la page consacrée à la série par IMDb, TV.com et Amazon.fr respectivement.



A. Non, je ne commencerai cependant pas par Urgences (ER en anglais), mais par Nurse Jackie, parce que, contrairement à la première, elle est toujours en cours de diffusion, mais aussi parce que c’est la seule qui soit consacrée aux infirmières et non aux médecins. C’est une série pleine de personnages quirky, celui que je préfère étant celui de l’infirmière Zoey Barkow, avec son adorable gaucherie et ses blouses colorées.



http://www.tv.com/shows/nurse-jackie/




B. Pour la série Grey’s Anatomy, outre les liens ci-dessous, voyez la page que je lui ai déjà consacrée.






C. On ne présente plus ER, mais sachez, pour la petite histoire, que le doublage de cette série en français a — c’était une première — demandé la collaboration de médecins pour la traduction. L’américain étant friand d’acronymes, les traducteurs ont également dû s’adapter en en « inventant » en français qui n’avaient pas cours, mais que des praticiens francophones ont repris par la suite, car ils les trouvaient commodes.






D. Je terminerai par Scrubs, moins connue, mais dont la particularité est d’être traitée sur le ton de la comédie.






Méthode d’anglais IFSI (4)

Prix Amazon (neuf, à la date du billet) : 34 €
Editeur : Editions Lamarre (groupe Eyrolles)
Auteur : Emilien Mohsen
Broché, 624 pages, 16 x 24 cm
ISBN : 978-2757304976

Avec ses plus de six cents pages, cet ouvrage a toutes les allures d’un annuaire petit format d’un département français moyennement peuplé. Destiné explicitement aux Etudiants IFSI (UE 6.2) —vous êtes d’accord que « le masculin l’emporte toujours sur le féminin » ? —, il vous promet, dés la couverture, non seulement de « maîtriser l’anglais médical », mais aussi de « réussir [vos] évaluations », ce que je trouve d’emblée plutôt racoleur et abusif.
Après l’avoir compulsé, je ne le recommanderais pas, et cela pour de multiples raisons :
⛔️    Bien que le drapeau britannique sur la couverture annonce d’emblée la couleur, à savoir que l’ouvrage se limite, à de rares exceptions près, au dialecte de l’anglais parlé outre-Manche. Je ne suis évidemment pas d’accord avec cet a priori. (Je m’en expliquerai à l’occasion d’un prochain billet).
⛔️    L’ouvrage est truffé de bizarreries. Par exemple, dès la première liste de mots de vocabulaire (page 5) : le premier terme à apprendre est hardly, traduit par « à peine », qui n’est certainement pas le premier vocable à apprendre quand on se met ou remet à l’anglais et dont la traduction avancée n’est assurément pas la seule possible (comme dans « I can’t hardly wait »). Plus loin dans la liste, on trouve aussi *trainee-nurse, qui, outre qu’il est le moins utilisé pour désigner un·e ESI, n’a absolument aucune raison de s’orthographier avec un trait d’union. Ailleurs, on trouver l’équivalence « patients sortants (hospitalisation de jour) = out (discharged)-patients », dont on ne comprend pas ce que la parenthèse dans l’anglais veut dire et qui, en réalité, fait se télescoper deux notions : le fait d’avoir quitté de l’hôpital après hospitalisation et la catégorie des patients en hôpital de jour.
⛔️    La numérotation des chapitre — dont on a l’impression qu’elle se limite à 1, 2 ou 3 — fait que l’on se sait jamais où on en est et qu’on n’a pas l’impression de progresser.
⛔️    L’ouvrage est imprimé en bichromie cyan/orange, sans encre noire. Je trouve cet a priori assez perturbant, le noir étant quand même ce qu’il y a de plus lisible. Est-ce prévu pour éviter les photocopies ?
⛔️    Bien que l’ouvrage promette la réussite aux évaluations, celles-ci ne sont abordées que sur 86 pages (13,8 % du volume), dont seulement 54 pages (8 % du volume et 62,8 % de cette partie) pour les évaluations S4 à S6. Je trouve que c’est plutôt rikiki.
⁉️    L’ouvrage comporte toute une partie (102 pages, soit 16,35 % de l’ensemble, autrement dit davantage que pour les évaluations) sur la recherche d’un emploi (lettre de motivation, CV, prospections téléphonique, et entretien d’embauche) au Royaume-Uni, dont je me demande si elle est réellement pertinente. Cette section inclut aussi « la charte du patient médicalisé » (EN/FR), dont je me demande ce qu’elle vient faire là.

J’ai mis quelque chose comme une demi-heure à peine pour déceler toutes ces incongruités — ainsi que d’autres que je vous ai épargnées — et je ne doute pas qu’un examen plus long permette d’en repérer encore plus.
En conclusion, l’achat de cet ouvrage ne me paraît envisageable que pour une autodidaxie de longue haleine de la part d’étudiant·e·s américanophobes, mais particulièrement motivés, prêt à s’astreindre à des cours réguliers et fréquents et qui, armés de leur esprit critique, sont capables de repérer les informations douteuses. Cette méthode me semble ainsi largement plus adaptée aux formateurs, qui, grâce à leur maîtrise de l’anglais, pourront faire la part des choses et n’exploiter que les informations ou exercices à l’intérêt et à la qualité réellement avérés — car il y en a effectivement, même s’il faut les chercher et beaucoup trier. C’est uniquement pour cette dernière raison que j’accorde deux étoiles à l’ouvrage et non pas une seule.


Ma note : ★★★★★ (2/5).

Si vous n’avez pas lu mes précédents billets de la série « Méthodes d’anglais IFSI », sachez que les deux ouvrages que je recommande (méthode S1 à S6 en deux tomes) sont abordés sur ce blog dans les billets « Méthode d’anglais IFSI (1a) » et « Méthode d’anglais IFSI (1b) ».

mercredi 23 juillet 2014

Systèmes physiologiques (5) – Système digestif

Ce billet sur le système digestif est le cinquième et dernier d’une série consacrée à certains systèmes physiologiques (biological systems, body systems ou organ systems en anglais), au travers des planches anatomiques drolatiques de l’illustratrice américaine Rachel Ignotofsky suivies de quelques éclaircissements :
  1. Système respiratoire
  2. Système nerveux
  3. Système cardiovasculaire
  4. Système squelettique
  5. Système digestif


The digestive system
Everybody eats & poops – Our body is built out of what we eat



Remarques sur la terminologie et la prononciation
  • esophagus (US) ou oesophagus (UK) — pluriel : esophagi (US) ou oesophagi (UK).
  • gall bladder = vésicule biliaire. Seul, le mot bladder renvoie à la vessie.
  • to poop (US) ou poo (UK) : faire caca.
  • tooth (singulier) ; pluriel : teeth.
  • villus = villosité ; pluriel : villi.
Sur les mots anglais d'origine latine ou grecque qui conservent dans certains cas leur pluriel d'origine, voir mon billet à ce sujet.

dimanche 20 juillet 2014

Systèmes physiologiques (4) – Système squelettique

Ce billet sur le système squelettique est le quatrième d’une série consacrée à certains systèmes physiologiques (biological systems, body systems ou organ systems en anglais), au travers des planches anatomiques drolatiques de l’illustratrice américaine Rachel Ignotofsky suivies de quelques éclaircissements :
  1. Système respiratoire
  2. Système nerveux
  3. Système cardiovasculaire
  4. Système squelettique
  5. Système digestif


The skeletal system
Everybody moves – Without our bones we would be a pile of mush



Remarques sur la terminologie et les pluriels
  • “osteo cell” : les termes justes sont en réalité osteocyte et bone cell.
  • femur — pluriel : femurs ou femora.
  • fibula = fibula (nouvelle nomenclature) ou péroné (ancienne nomenclature).
  • humerus — pluriel : humeri.
  • mush = bouillie.
  • patella (il manque un l sur l’illustration) = rotule (ancienne nomenclature) ; pluriel : patellas ou patellae. Le mot courant est kneecap.
  • pelvic girdle ou pelvic arch = ceinture pelvienne. Le mot anglais pelvis (pluriel pelvises ou pelves) désigne à la fois le pelvis et le bassin (cf. nouvelle vs. ancienne nomenclatures).
  • phalanx (singulier) — pluriel : phalanxes ou phalanges. Dans le langage courant, les articulations du doigt s’appellent knuckles.
  • radius — pluriel : radii ou radiuses.
  • scapula — pluriel : scapulas ou scapulae. Le mot courant est shoulder blade.
  • sternum — pluriel : sterna ou sternums. Le mot courant est breastbone.
  • “tibula” : le terme exact est tibia, mais la proximité aussi bien phonétique que physiologique avec fibula (péroné) fait que le terme erroné *tibula est attesté. L'anglais possède par ailleurs un terme que le français n'a pas, shin, qui renvoie à la partie antérieure du tibia, aussi appelé shinbone en language courant. Ainsi, quand on donne en français un coup de pied à quelqu'un dans le tibia, en anglais, you kick someone in the shin.
  • ulna = cubitus/ulna : pluriel : ulnae ou ulnas.
La prononciation pour la première partie de la liste est ici ; pour la seconde, elle est .

Sur les mots anglais d'origine latine ou grecque qui conservent dans certains cas leur pluriel d'origine, voir mon billet à ce sujet.

samedi 19 juillet 2014

Systèmes physiologiques (3) – Système cardiovasculaire

Ce billet sur le système cardiovasculaire est le troisième d’une série consacrée à certains systèmes physiologiques (biological systems, body systems ou organ systems en anglais), au travers des planches anatomiques drolatiques de l’illustratrice américaine Rachel Ignotofsky suivies de quelques éclaircissements :
  1. Système respiratoire
  2. Système nerveux
  3. Système cardiovasculaire
  4. Système squelettique
  5. Système digestif


The cardiovascular system
Everybody has heart – Our heart pumps blood to our whole body



Remarques sur la terminologie et la prononciation
  • aorta — pluriel* : aortas ou aortae /eɪˈɔrti/.
  • artery – pluriel : arteries (il y a une erreur sur l’illustration).
  • atrium /ˈeɪtriəm/ = orifice de l’oreillette ; pluriel* : atria /ˈeɪtriə/ ou atriums.
  • to have heart : avoir du cœur
  • vena cava /ˈvinə ˈkeɪvə/ — pluriel : venae cavae /ˈvini ˈkeɪvi/ (US)
* Le pluriel le plus usité est donné en premier.
Sur les mots anglais d'origine latine ou grecque qui conservent dans certains cas leur pluriel d'origine, voir mon billet à ce sujet.

jeudi 17 juillet 2014

Systèmes physiologiques (2) – Système nerveux

Ce billet sur le système nerveux est le deuxième d’une série consacrée à certains systèmes physiologiques (biological systems, body systems ou organ systems en anglais), au travers des planches anatomiques drolatiques de l’illustratrice américaine Rachel Ignotofsky suivies de quelques éclaircissements :
  1. Système respiratoire
  2. Système nerveux
  3. Système cardiovasculaire
  4. Système squelettique
  5. Système digestif


The nervous system
Everybody thinks – Our brain lets us understand the world



Remarque sur la terminologie
  • brain(s) = cerveau
  • brains = intelligence (ex. : “He doesn’t have a lot of brains.”)
  • brainy = intelligent, futé.
  • to brain = frapper sur la tête, assommer.
  • to beat one's brains out (informal idiom): to exert or expend great mental effort (“She beat her brains out during the examination”.)
  • to pick (someone's) brain/brains (idom): to explore another person’s ideas through questioning.
  • to rack one’s brain (informal idiom): to think long and hard (“I racked my brain for hours trying to recall her name.”)
Sur les mots anglais d'origine latine ou grecque qui conservent dans certains cas leur pluriel d'origine, voir mon billet à ce sujet.

lundi 14 juillet 2014

Systèmes physiologiques (1) – Système respiratoire

Ce billet sur le système respiratoire est le premier d’une série consacrée à certains systèmes physiologiques (biological systems, body systems ou organ systems en anglais), au travers des planches anatomiques drolatiques de l’illustratrice américaine Rachel Ignotofsky suivies de quelques éclaircissements :
  1. Système respiratoire
  2. Système nerveux
  3. Système cardiovasculaire
  4. Système squelettique
  5. Système digestif


The respiratory system
Everybody breathes – All of our organs need oxygen



Remarques sur la terminologie et la prononciation
  • alveolus /ælˈviələs/ ; pluriel alveoli /ælˈviəˌlaɪ/. La prononciation est ici.
  • bronchus /ˈbrɒŋkəs/ ; pluriel: bronchi /ˈbrɒŋki, -kaɪ/. La prononciation est ici.
  • diaphragm /ˈdaɪəˌfræm/
  • dioxide /daɪˈɒksaɪd ou /daɪˈɒksɪd/ : le premier i est diphtongué (/aɪ/), le second peut l’être ou, plus rarement ne pas l’être (/aɪ/ ou /ɪ/) ; pas de y au contraire du français.
  • rib cage = cage thoracique
  • to breathe /brið/ (verbe) ; breath /brɛθ/ (nom). La prononciation est ici.
  • trachea /ˈtreɪkiə/ ou, surtout au R.-U., /trəˈkiə/ ; pluriel latin : tracheae /ˈtreɪkiˌi/ ou, surtout au R.-U., /trəˈkii/ ; pluriel régulier : tracheas. Le mot courant est windpipe. La prononciation est ici.
  • Sur l'utilisation de all of vs. all, voir ici. En l’occurrence, la préposition of dans all of our organs n'est pas nécessaire. 
Sur les mots anglais d'origine latine ou grecque qui conservent dans certains cas leur pluriel d'origine, voir mon billet à ce sujet.

dimanche 13 juillet 2014

Pluriels scientifiques


Ce billet aurait dû s’intituler « Pluriels latins ou grecs », mais on aurait pu penser que j’allais me lancer dans un cours (incongru) sur ces deux langues, ce qui n’est évidemment pas le cas.
Alors que les langues vivantes, en particulier l’anglais, évoluent — plus ou moins rapidement — dans le sens de la simplification, il existe cependant une large série de substantifs qui résiste à cette tendance. Il s’agit de mots anglais d’origine latine ou grecque qui, peut-être anecdotiques dans le langage courant, sont néanmoins très présents dans le domaine qui vous intéresse : celui du médical et de la santé, via la biologie notamment. Or ces mots conservent leur pluriel d’origine — même s’il existe aussi, souvent, une forme régulière. Libre à vous, quand besoin est, d’utiliser cette dernière, mais vous devez savoir que l’autre a cours et pouvoir la reconnaître.
Pour effectuer un parallèle avec le français, notre langue a connu une situation similaire, avec un débat à l’Académie française resté célèbre, entre les tenants du respect des pluriels étrangers et leurs opposants, où un académicien partisan des pluriels francisés et dont je n’arrive plus à retrouver le nom aurait jeté à ses contradicteurs, pour stigmatiser le ridicule de ces pluriels dits « pédants » en français, qu’il allait faire « pipus dans les cacti ». C’est ainsi qu’on dit et écrit désormais des scénarios et des minimums, par exemple.

En anglais, certaines professions restent plus que dans d’autres langues jalouses de leur jargon — les juristes au premier chef — et perpétuent un élitisme corporatiste qui, au-delà de la nécessité évidente d’un vocabulaire technique pour chaque métier, privilégie un langage hermétique afin de n’être pas compris par le commun des mortels, d’entretenir une certaine supériorité ainsi que de conserver leur prérogatives. Cela ne vous fait pas penser aux médecins ?

Pour ceux et celles qui en douteraient, non, ces pluriels ne sont pas, pour une grande partie d’entre eux, anecdotiques. J’en veux pour preuve ceux qui figurent dans ma série de billet suivante sur les systèmes physiologiques.

Désinence
du singulier
Désinence
du pluriel
Exemple
Langue
d’origine
-a
-ae /i/
latin
-en
-ina /ənə/
grec
-ex
-ices /əsiz/
latin
-ies
-ies (invariable)
latin
-is
-es /iz/
latin
-itis
-itides
grec
-ix
-ices /ɪsiz/
latin
-on
-a /ə/
grec
-ma
-mata /ətə/ ou /ɑtə/
stoma → stomata
grec
-nx
-nges /dʒiz/
larynx → larynges
grec
-um
-a
latin
-ur
-ora
latin
-us³
-i
latin

Notes
   Les liens hypertextes sous-jacents aux exemples revoient à la prononciation, la plupart du temps, du singulier, du pluriel régulier et du pluriel latin ou grec.
¹  Il n’existe pas de pluriel régulier pour ce mot.
²  Il existe un pluriel régulier, mais il n’est pas employé.
³  Exceptions : fetus, virus et sinus, dont les pluriels sont réguliers, soit, respectivement, fetuses, viruses et sinuses ; genus, qui a un pluriel régulier, genuses, et un pluriel irrégulier, genera.

Remarques
  • Dans certains cas, le pluriel grec ou latin est plus employé que le pluriel régulier (exemples : criteria, phenomena) ; dans d’autres, plus nombreux, c’est l’inverse.
  • Dans d’autres cas, le pluriel latin ou grec est réservé à un sens du mot, tandis que le pluriel régulier s’emploie pour un autre sens.
  • J’ai dit que la plupart de ces pluriels n’étaient pas anecdotiques ; il en existe cependant deux qui on récemment fait se bidonner les anglophones sur la Toile : penes, pluriel de penis, et vaginae, pluriel de vagina. Les pluriels réguliers penises et vaginas sont incontestablement plus usités, à tel point que je n’avais jamais vu ni entendu leurs homologues latins, et la plupart des anglophones non plus.
  • En complément, vous pourrez lire la section de l’article Wikipédia sur les pluriels anglais consacrée aux pluriels latins et grecs.
  • Pour les autres pluriels irréguliers de l’anglais, vous trouverez une intéressante infographie ici.