5. « Faut-il
traduire en anglais mon abstract français ? »
Je vous conseille de ne pas adopter cette approche : vous
n’êtes pas traducteur/trice et cela risque fortement de se sentir. Je vous
enjoins, au contraire, à garder en tête les idées correspondantes et à rédiger
directement votre abstract en anglais, sans passer par le français,
particulièrement pour le titre. Cette méthode vous permettra :
- d’avoir les coudées plus franches et d’utiliser des outils que vous possédez
effectivement ;
- de privilégier la simplicité, toujours payante ;
- d’éviter des tournures qui, traduites du français, sembleraient pompeuses,
prétentieuses ou peu usitées en anglais ;
- de repérer les éventuelles erreurs de logique que pourrait comporter votre
abstract en français (voir exemple à paraître) ;
- de substituer plus facilement à des notions franco-françaises qui ont valeur de
mots-clés des concepts plus familiers des anglophones (voir partie 8 sur les
mots-clés).
6. « D’accord,
mais comment savoir si ça se dit en anglais ? »
Pour vérifier qu’une construction existe bel et bien en anglais, il suffit
de la taper dans un moteur de recherche, encadrée de guillemets. Google, par
exemple, indexe tellement de contenus que, si elle est attestée, elle
apparaîtra nécessairement dans les résultats ; dans le cas contraire, vous
aurez aussi votre réponse.
Ainsi, quelqu’un me soutenait que l’adjectif <shorten> existait en anglais, voulant prétendument dire
« abrégé(e) », par exemple dans la phrase « An abstract is a shorten
version of a research paper ». Comme je ne trouvais cette acception
dans aucun dictionnaire, j’ai cherché "shorten
version" dans Google Search, guillemets inclus. Je me suis alors
aperçu que l’expression était effectivement attestée, mais qu’elle figurait
dans le titre d’un ouvrage épuisé sur Amazon (comme les vendeurs Amazon
saisissent eux-mêmes les titres des ouvrages qu’ils vendent, ce n’est pas du
tout une garantie) ainsi que sur de rares forums, mais sur aucune page Web
« sérieuse ». J’en ai conclu que l’adjectif <shorten>, comme je le pensais, n’existe pas, mais qu’un petit
nombre de gens croient qu’il a droit de cité. Il faut bien évidemment écrire shortened.
N'oubliez pas non plus de paramétrer la langue de votre traitement de texte sur Anglais (britannique ou américain, au choix), ce qui vous permettra d'éviter certaines fautes pour pas cher. Si votre abstract anglais est dans le même document que sa version française, vous pouvez n'effectuer ce paramétrage que pour le ou les paragraphes concernés.
7. « Le
correcteur a mis plein de rouge sur mon abstract en français,
pourquoi ? »
Même si votre abstract, en anglais comme en français, d’ailleurs, devrait
dans l’absolu pouvoir se suffire à lui même (standalone, self-contained), en pratique, votre correcteur a
a priori besoin de pouvoir se référer à la version française au cas où il
ne comprendrait pas tout ou partie de l’anglais.
Alors, si cela vous est demandé, par pitié, quelle que soit la qualité de votre
anglais (sauf si vous êtes anglophone, évidemment, mais dans ce cas vous n’avez
pas besoin de ce blog), vérifiez que votre abstract en français ne comporte
aucune faute ! Pour ce faire, aidez-vous
par exemple des billets que j’ai consacré à l’orthographe
et à la grammaire, à la
syntaxe ainsi qu’à la
typographie du français.
Le correcteur qui a raturé votre abstract en français vous rend service par
pure bonté d’âme.
8. Et les
mots-clés ?
- D’abord, en français, intitulez cette rubrique « Mots-clés » de préférence à
toute autre graphie (mots-clefs, mots
clefs, mots clés, mots clé, la première étant vieillotte et les trois
autres fausses).
- Ensuite, les mots-clés sont censés se trouver aussi dans
l’abstract, avec peut-être une tolérance d'un seul qui n'y figurerait pas.
- Les mots du titres ne doivent pas figurer dans les mots-clés.
- Encore plus que pour l’abstract en lui-même, les mots-clés ne doivent pas être
une traduction du français, tout simplement parce qu’ils représentent la
plupart du temps des concepts et que ces derniers se traduisent souvent mal. Il
faut au contraire trouver le ou les concepts prévalents en anglais pour le
contexte de votre mémoire. En l’occurrence, je vous conseille d’établir
avant toute chose la liste des concepts en anglais auquel votre TFE fait appel,
avant de rédiger l’abstract correspondant. Par voie de conséquence, il se
peut que vous n’obteniez pas le même nombre de mots-clés en anglais qu’en
français et cela n’aura rien d’inquiétant, au contraire : cela prouvera
que vous avez réfléchi.
- Pour choisir vos mots-clés, pensez à ce que les internautes seraient
susceptibles de saisir dans un moteur de recherche.
- Ne capitalisez aucune de vos mots-clés sauf s’il s’agit d’un nom propre.
- Etant donné le mode de fonctionnement des moteurs de recherche, si vous hésitez entre le singulier et le pluriel, optez plutôt pour le singulier.
8. Quelques mots de
vocabulaire
Vous aurez sans doute besoin de vous référer à votre mémoire lui-même. Vous
pouvez l’appeler research
paper ou term paper. N’hésitez
pas à parler de « my research… »
(shows, proves, highlights that,
etc.)
Les mots-clés sont des keywords.
Références Web